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Channel: Notes du passé – L'Express de Madagascar
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L’origine des quatre grands clans antesaka

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Dès sa naissance, Ratsietry, fils d’Andria­mandresy, est entouré des soins que recommande son père avant son départ et donc sa mort. Cela contribue beaucoup à sa santé et à sa croissance. Et malgré sa jeunesse, on lui donne deux épouses. La première, Isanatry présentée par sa famille, lui propose une seconde femme Tokonolo, car elle se sent seule loin de son clan. Isanatry donne le jour à Tsamo Ramanombily qui sera l’aïeul des Zarabehavana, et Tokonolo enfante Fizema.
À son tour, celui-ci prend deux épouses, la « vadibe » étant Tomboeva qui engendre les Zaramanampy, les Zarafanilihana et les Zaratonda ainsi qu’une fille unique, Rasoefa. La « vadimasay », Iantimila, accouche des Zaranitana et d’une fille unique, Soafeno. Selon Théodore Raharijaona (« Les Antaisaka, des origines à nos jours », 1967), les Zarabehavana, les Zaramanampy, les Zarafani­lihana et les Zaranitana constituent les quatre grands clans qui forment le peuple antesaka.
Plus tard, les descendants de Ratsietry se multipliant, ils se séparent en quête d’endroits plus vastes et plus favorables. Ainsi Tsamo Ramanombily et sa famille suivent la Mananara en aval, tandis que Fizema et son clan se dispersent sur les rives de la Mananivo, de la Manambato et de la Sanalaotra. L’exode de Tsamo Ramanombily le conduit jusqu’à Nosiambo, village déjà habité par les Tenosiambo. Mais son fils aîné Indramarolona préfère s’installer en face de l’Iombo, affluent de la Mananara, près de Vilanivaky. Il a neuf enfants.
Le paisible séjour d’Indramarolona subit un jour la brusque et meurtrière invasion des Sahafatra et des Andrahofika. Ce jour-là du côté des assiégés, de très lourdes pertes humaines et matérielles sont enregistrées et parmi les morts, la fille d’Indramarolona, Iseny. Les survivants s’enfuient à Baipoaka laissant leurs ennemis libres de piller et d’incendier leur « riante et florissante agglomération ».
Lorsque ces derniers se sont retirés, ils retournent vers leur ville pour ensevelir leurs morts, même si les lieux sont devenus inhabitables.
« Depuis, les Zarabehavana utilisent cet endroit comme tombeau, après lui avoir donné le nom de Faseny (tombeau d’Iseny) conservé jusqu’à nos jours. Nulle part ailleurs dans tout Vangaindrano, aucun bâtiment sépulcral n’est mieux construit que celui qui y est élevé aujourd’hui. »
Puis de Baipoaka, ils se dirigent vers l’Est jusqu’à Karimbolo, non loin de l’actuel Vangain­drano. Le village est déjà occupé par les sujets de Ratsifofo et Ratsitohana, dont la capitale est Vatomasy.
En ce temps-là, la région est couverte d’une immense forêt dense. « Il n’était pas permis aux aborigènes de savoir que des étrangers étaient venus s’infiltrer sur leur territoire. De leur côté, ceux-ci ignoraient du tout au tout que le pays avait ses propres occupants. »
Un jour, les chasseurs de sangliers des deux camps se retrouvent nez à nez à Mariany. Après un moment de stupeur et de méfiance, ils se posent des questions sur leur provenance respective. De leur long entretien naît une confiance réciproque. Les immigrés conduisent les anciens occupants au roi Indramarolona qui leur offre un grand festin.
Les jeunes gens des deux clans se voient souvent. À la fin, ceux du pays soumettent aux nouveaux venus le projet de déchoir Ratsifofo et Ratsitohana. Les deux rois auraient commis des actes qui frisent la cruauté, mais leurs sujets n’osent pas se soulever contre eux. Les immigrés se rallient aux insurgés, « se délectant déjà à la perspective d’une fructueuse bataille ». Indramaro­lona refuse cependant d’employer la force pour réussir et recourt à la ruse qui se révèle par la suite très efficace.
Il s’approche de Ratsifofo et de Ratsitohana avec beaucoup d’égards jusqu’à offrir un grand nombre de bœufs. Ce qui endort la méfiance des deux rois et permet à ses hommes d’investir Vatomasy et de s’infiltre jusque dans les cases. Devant ce fait accompli, Ratsifofo et Ratsitohana doivent s’enfuir à Itampena pour rassembler leurs sujets et chasser les intrus. Mais ils sont vite vaincus et s’enfuient vers le village qu’ils vont créer dans la forêt. Le site invisible n’est perçu que par la fumée qui en sort et Indramarolona et ses gens l’appelleront « Tsihitatrano ».

Texte : Pela Ravalitera – Photo : Archives personnelles


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